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Au coeur du parc Vauban, à proximité de la citadelle, le zoo municipal fait partie des lieux emblématiques de Lille. 3,5 hectares de nature où se côtoient 300 animaux issus des cinq continents : des rhinocéros blancs, des lémuriens, des tapirs, des pandas roux ou encore des harfangs des neiges. 


Avec 850 000 à 1 000 000 de visiteurs par an, le zoo de Lille est le principal lieu touristique de la région en termes de fréquentation. Des habitants de la métropole mais également des villes voisines, d'autres régions françaises, des Belges, des Néerlandais, des Anglais fréquentent ce parc animalier ouvert 10 mois de l'année (fermeture de la mi-décembre à la mi-février).


 LE ZOO DE LILLE EN QUELQUES CHIFFRES 



























Contrairement à la grande majorité des autres zoos en France, celui de la préfecture du Nord Pas-de-Calais est gratuit au public. Seules les structures de Lyon et Montpellier proposent également aux visiteurs d'approcher des animaux sans avoir à sortir le porte-monnaie.



Financé par la mairie et donc les impôts des Lillois, le parc animalier a besoin d'1,2 million d'euros chaque année pour fonctionner correctement.



Différents corps de métiers agissent au quotidien pour faire vivre le zoo. Qu'ils soient cuisinier, assistant scientifique, élue à la nature en ville, vétérinaire, technicien ou soigneur animalier, ils ont chacun un rôle déterminant dans l'organisation de ce parc animalier municipal et gratuit, avec ses avantages et ses contraintes. 

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Pour faire face aux problèmes de maintenance ou d’installations, le Zoo de Lille dispose d’une équipe de cinq techniciens hyperqualifiés en plomberie, électricité et menuiserie. Robert Host en est le responsable.


Pour éviter de perturber le bon fonctionnement du zoo et donc les visiteurs, l’anticipation est de rigueur. « On essaye d’intervenir au maximum quand le zoo est fermé, c’est-à-dire tôt le matin ou le soir. Mais quand on n’a pas le choix, on intervient même si le public est sur le parc. Quelquefois, l’accès à certaines zones du parc est fermé au public pour des réparations ». 



D'importants travaux récurrents

dûs à la forte fréquentation


Durant la période d’ouverture du parc et la forte affluence des visiteurs, le travail ne manque pas. « De mai à septembre, il y a beaucoup de travaux récurrents à effectuer à cause de l’importante fréquentation du site. Cela consiste à faire du bricolage dans les box des animaux, remettre en état les allées pour le public, changer des barrières d’enclos, effectuer des opérations de menuiserie » explique-t-il. 



Le zoo de Lille étant municipal, ses techniciens peuvent compter sur les services de la ville pour effectuer des travaux plus conséquents. Ce fut notamment le cas lors du chantier de cet hiver, qui a coûté près de 600 000 euros.








« Dans le parc, nous n’avons pas le matériel adapté à tous les travaux. Mais avec les services de la ville, on a une force de frappe plus importante. Pour reconstruire l’enclos des pandas roux par exemple, on a dû utiliser une nacelle et une grue pour planter les arbres et créer le parcours aérien avec les troncs horizontaux. On n’a pas ces machines là au zoo donc ça nous a beaucoup aidé » indique Robert Host.


Le zoo de Lille a donc pu effectuer les travaux nécessaire en régie, grâce à la mobilisation d'une équipe municipale et de tout le personnel du parc. Un point important sur le plan économique pour ce site gratuit.

Le zoo de Lille possède la particularité d’être municipal et non payant. Lise Daleux, l’élue nature en ville chargée des parcs et jardins, explique que « la gratuité du zoo est un fait historique. Depuis sa création en 1950, les gens y venaient déjà sans payer. Comparé à d’autres zoos des alentours comme ceux de Maubeuge ou d’Anvers, celui de Lille est d’une taille intermédiaire. On y vient pour une heure ou maximum la demi-journée, et ce, plusieurs fois par semaines ou par mois. C’est donc difficile de le rendre payant ».



Entrée du zoo : aucune discrimination



S’il est gratuit à l’entrée, le zoo n’en reste pas moins financé par les impôts des Lillois. L’idée de faire payer l’accès au parc animalier aux non-Lillois n’est pourtant pas envisagé par la mairie.


« Ca nous paraissait très compliqué de dire « y en a qui vont payer et d’autres non. Ou encore, c’est gratuit pour Lillois. » Ça aurait été compliqué à gérer, à mettre en place et, en plus, éthiquement parlant, ça ne nous convenait pas. On ne voulait pas faire de barrages liés à l’argent à l’entrée du zoo, surtout qu’il s’agit d’un endroit avec une grande mixité sociale » indique Lise Daleux. 








Pour assurer fonctionnement annuel du zoo (1,2 million d’euros) sur fond de difficultés budgétaires des collectivités locales, la mairie envisage de créer une boutique de produits dérivés.


« On étudie la faisabilité des choses pour trouver des possibilités de financements complémentaires. On va regarder combien ça peut coûter. Si on investit là-dedans, il faut que ça soit rentable » indique l'élue, qui assure que la ville a une réelle volonté de maintenir le zoo comme l’un des lieux touristiques majeurs de Lille.  « On doit maintenant se gratter la tête pour trouver des financements ».

Marjorie Dutour encadre neuf soigneurs animaliers en charge des trois cents animaux du parc. Ils ont chacun des rôles précis. « Les soigneurs ont des secteurs définis tels que les volières, la maison tropicale ou encore la plaine africaine ».


Chaque jour, leurs actions sont variées : nettoyage et aménagement des enclos, contrôle de l’état de santé et nourrissage des bêtes, training pour habituer les animaux aux soins. « On fait également de l’enrichissement afin que les animaux pratiquent une activité physique pour manger. Au lieu de leur déposer la nourriture directement à un endroit, on la répartit dans l’enclos, on la dissimume dans les arbres ou dans un objet qui nécessite un exercice ».



Un travail d'habituation aux bruits


Les contacts directs restent limités entre les soigneurs et les bêtes étant donné que la moitié d'entre elles sont classées comme dangereuses : les rhinocéros, les zèbres, les primates, les carnivores ou encore certains reptiles.



Face au fort afflux de visiteurs, les soigneurs doivent également faire un travail d’habituation aux bruits auprès de différentes espèces animales, notamment celles qui viennent juste d’intégrer le zoo.


« Nos chouettes chevêches étaient stressées lors de leur arrivée en mai. Elles venaient d’un autre parc où elles n’avaient pas l’habitude d’être aussi proches du public comme ici à Lille. On a donc dû travailler avec elles pour qu’elles se sentent mieux. Tous les enclos ont également de la végétation pour que les animaux puissent se cacher un peu s’ils le souhaitent » explique Marjorie Dutour.









Mais la grande majorité des animaux du zoo de Lille sont habitués au bruit et à la présence d’un grand nombre de visiteurs.


« Ici, les animaux sont issus de plusieurs générations nées en captivité. Ils ont perdu une partie de leur comportement sauvage, comme les tapirs qui nous demandent des caresses. Même durant les travaux d’hiver, on a été surpris du calme des animaux » indique la responsable des soigneurs.

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Nourrir les 300 animaux du zoo de Lille n’est pas une mince affaire. Trois cuisiniers se chargent de la préparation quotidienne des repas des pensionnaires du parc. 


« Les menus sont décidés en concertation entre l’assistant scientifique, la vétérinaire, les soigneurs et nous. Ils sont également revus tous les trois mois par la mairie selon les prix du marché. Des fiches alimentaires sont élaborées chaque jour pour déterminer la nature et la quantité des aliments donnés aux différentes espèces. Les repas varient régulièrement pour la santé des pensionnaires » explique Benjamin Lepers, le cuisinier.



Des élevages d'insectes et de souris

Au zoo de Lille, le nombre de repas varie d’un à trois selon les animaux. Leurs menus sont composés de fruits, légumes, protéines, rongeurs, poissons, croquettes adaptées ou encore d’insectes. Le zoo de Lille possède d'ailleurs la particularité d’avoir ses propres élevages de souris et d’insectes.


« On dispose d’une dizaine de sortes d’insectes comme des criquets, des blattes, des cétoines ou encore des vers de farine qui nourrissent 60 à 70% des pensionnaires du parc. Cela nous permet de faire des économies et d’apporter des compléments alimentaires aux animaux» indique Benjamin Lepers.








Pour le reste de l’alimentation, les produits proviennent de France et également de l’importation, notamment pour les fruits exotiques. Mais faire venir des aliments de l’étranger a un coût.


"Certaines périodes de l'année, des produits ne sont plus commandés. On est très attentif aux saisons pour l’achat des aliments car les prix varient énormément. Pour les grenades par exemple, on les commande en été car c’est beaucoup moins cher à cette époque dans les pays exotiques qui nous fournissent » explique le cuisinier.

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En cas de problèmes médicaux dépassant la compétence des soigneurs, Stéphanie Bosc, la vétérinaire, est appelée. « Cela peut par exemple être des pertes de poils, des boiteries, des plaies à recoudre, des problèmes cardio-respiratoires ou des interventions nécessitant des anesthésies. Je m’occupe aussi du puçage de tous nos pensionnaires ».

 

Beaucoup d’animaux du zoo de Lille sont âgés et certains sont sous surveillance rapprochée. « Notre vieille femelle panda roux souffre d’arthrose et notre femelle zèbre a des défaillances fonctionnelles. Donc je suis souvent amenée à les osculter » explique Stéphanie Bosc. 

 

 

Une salle de soins au sein du zoo

 

La vétérinaire dispose de sa propre salle de soins au sein du parc, équipée de différents outils : matériel chirurgical, stérilisateurs, gazeuse pour les anesthésies, échographie et microscopes pour observer des cellules animales sur des lames.

 

Mais tous les soins ne peuvent pas être effectués sur le site, par manque de financement et de matériels. « Certaines analyses de sang sont faites dans des laboratoires alentours. Quelques échographies sont réalisées chez des vétérinaires extérieurs au zoo" explique la vétérinaire.

 

 

 

 

 

 

 

Il y a très peu de zoos qui ont les capacités de tout faire en interne. Ici, certains tests demanderaient un investissement en matériel trop important par rapport au résultat. Donc on externalise des soins ». 

 

Concernant les naissances, le zoo essaye d’intervenir le moins possible auprès des animaux. « La plupart du temps, on laisse faire la nature, même si ça peut coûter la vie à certains individus. Après, dans certains cas, comme les oiseaux, il nous arrive de les emmener à la couveuse s’il y a un problème et ensuite les prendre en charge. Mais généralement, on préfère éviter de séparer le nouveau-né de ses parents et de faire du nourrissage à la main pour éviter d'avoir des pensionnaires instables ».

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Durant quatre mois et demi, de janvier à mai derniers, le Zoo de Lille a effectué de gros travaux. Le réseau d’assainissement et d’eau potable a été refait pour gérer le rejet des eaux usées et pluviales.

Le paysagement du parc a aussi été repensé : des enclos ont été refaits, du mobilier de jardin a été installé et des barrières ont remplacé les cordes de séparation.

On doit maintenant se gratter la tête pour aller trouver des financements

Depuis 3 ans et demi, Romain Marinière est l’assistant scientifique du zoo de Lille. Un poste en relation étroite avec la responsable des soigneurs animaliers et la vétérinaire. « On forme un trio. Elles s’occupent des soins quotidiens et spécifiques tandis que ma mission est davanatage tournée vers le bien-être global des animaux, avec la conception de l’enclos, les arrivées et départs d’animaux, la reproduction et la gestion de la collection animalière » explique Romain Morinière. 


Côté reproduction, le zoo de Lille a fait le choix de limiter le nombre de naissances pour le bien-être des animaux et pour une question de places. Dans certains enclos, les animaux sont tous du même sexe ou stérilisés pour éviter les accouplements.



Pas d'enclos de délestage pour les animaux



« Certains parcs font de la reproduction à tour de bras car ça attire les visiteurs. Mais la gestion des petits peut être un problème par la suite. Ici, on préfère ne pas avoir de jeunes pour éviter d'avoir d’enclos surpeuplés; nous n’avons pas la place d’avoir d’enclos de délestage pour garder les animaux en attendant de leur trouver un endroit » indique Romain Morinière.


Le zoo effectue quelquefois des échanges d’animaux avec d’autres parcs pour amener de la nouveauté. L’assistant scientifique gère les transferts, avec pour contraintes l’intérêt animalier et touristique des espèces, le coût des transports des bêtes (les animaux n’ont aucune valeur marchande, ils ne s’achètent pas) et la capacité du zoo.








« On sait que nous n’avons pas la place pour accueillir des animaux ayant besoin de beaucoup d’espaces comme des éléphants ou des loups. Mais on va essayer d’amener des espèces nouvelles, toujours dans l’esprit des cinq continents, en modifiant quelques enclos et en agrandissant certains espaces » développe Romain Morinière.


L’an dernier, de petits oiseaux ont intégré le site: des chouettes chevêches, des roulouls et des hoccoas pierre. Pour 2016, le parc animalier aimerait accueillir un petit félin après le décès de son chat pêcheur, début 2014.

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UN SITE CLASSÉ

La mairie de Lille a affirmé sa volonté de valoriser le zoo de Lille, avec pour preuve, les récents travaux d’hiver. Le parc animalier est cependant limité physiquement dans son développement par son emplacement : le site de la Citadelle est classé monument historique et possède des règles strictes de construction.



LES TRAVAUX D'HIVER

Avec les services de la ville, on a une force de frappe plus importante

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Lorsque les jeunes rhinocéros blancs sont arrivés au zoo de Lille, les soigneurs animaliers leur ont fait écouter la radio tous les jours pour les habituer au bruit et à la présence des visiteurs. 

RADIO POUR LES RHINOS

Ici, les animaux sont issus de plusieurs générations nées en captivité

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Lors des travaux d’hiver, des arbres nourriciers ont été plantés dans le zoo de Lille : bambous, noisetiers, charmes... servent de compléments alimentaires aux animaux du parc et permettent de réaliser des économies.

On est attentif aux saisons pour l'achat des aliments car les prix varient énormément

Des arbres nourriciers

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Si plusieurs interventions ont lieu en même temps dans le zoo, Stéphanie Bosc les priorise selon le degré de gravité. Les animaux présentant des problèmes cardio-respiratoires sont les premiers pris en charge. 

En cas de besoin, la directrice du zoo, également vétérinaire, intervient. 

Certains tests demanderaient un investissement en matériel trop important

Gravité des soins

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Au cours de son développement, le zoo a pâti d'un héritage historique flou concernant les types d'animaux accueillis. De nombreux pensionnaires sont issus de saisies de douanes. C'est le cas pour la majorité des reptiles présents dans la maison tropicale. Le parc animalier travaille depuis un an sur une feuille de route détaillée afin de réfléchir aux espèces qui pourraient être intéressantes à accueillir. 

Animaux des douanes

On n'a pas la place pour accueillir des animaux ayant besoin de beaucoup d'espaces

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 1,2 M € 

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personnes employées

espèces animales (300 animaux) 

le coût annuel nécessaire pour son fonctionnement

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 BONUS : LES ANIMAUX VEDETTES DU ZOO (DIAPORAMA) 

TEXTES, PHOTOS, INTEGRATION, MISE EN PAGE :

Lucas Hobé

CREDITS ICONOGRAPHIES :

Timur Zima, Asif Shirazi, Boudewijn Mijnlieff, Plainicon

(Thenounproject)

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